MUSEES ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Dans le paysage actuel où la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est chahutée, le livre "Musées et développement durable" écrit en 2011 sous la direction de Serge Chaumier et Aude Porcedda s'impose comme l'ouvrage à ressortir des placards ! Ce livre, fruit d'une collaboration franco-québécoise, offre une perspective très étayée sur la manière dont les institutions culturelles peuvent intégrer et promouvoir les principes du développement durable.

Pour les professionnels de la RSE et du développement durable, ce livre est une mine d'or d'idées et de stratégies pratiques. Les auteurs, Serge Chaumier, professeur de muséologie à l'Université d'Artois, et Aude Porcedda, experte en muséologie, ont rassemblé des contributions de professionnels et de chercheurs pour illustrer comment les musées peuvent devenir des acteurs clés dans la promotion de la durabilité.

Les musées, souvent perçus comme des gardiens du passé, sont ici présentés comme des catalyseurs potentiels pour un avenir plus durable. Pour preuve, les études de cas présentées montrent comment des musées du monde entier ont réussi à intégrer des pratiques durables dans leur gestion quotidienne, leur architecture et leurs expositions.

Cette approche pratique est d'ailleurs l'un des points forts du livre. Les auteurs ne se contentent pas de théoriser ; ils fournissent des exemples concrets de musées qui ont adopté des technologies éco-responsables, utilisé des matériaux durables et mis en place des programmes éducatifs pour sensibiliser le public aux enjeux du développement durable. Ces exemples sont une source d'inspiration pour les professionnels de la RSE qui cherchent à appliquer des pratiques similaires dans leurs propres organisations.

De plus, le livre aborde les défis et les opportunités liés à l'adoption de pratiques durables. Il met en lumière les obstacles tels que le manque de ressources et les résistances au changement, mais montre également comment ces défis peuvent être surmontés grâce à des partenariats et à une volonté politique forte. Cette analyse équilibrée est particulièrement utile pour les professionnels qui doivent naviguer dans des environnements complexes et souvent résistants au changement.

Enfin, "Musées et développement durable" appelle à une réflexion plus large sur le rôle des institutions culturelles dans la société. Les auteurs soutiennent que les musées doivent non seulement préserver et exposer des artefacts, mais aussi contribuer activement à la construction d'un avenir plus durable. Cette vision est alignée avec les objectifs de la RSE et du développement durable, faisant de ce livre une lecture essentielle pour tous ceux qui cherchent à intégrer la durabilité dans leur stratégie organisationnelle.

En conclusion, "Musées et développement durable" est un livre qui mérite une place de choix dans la bibliothèque de tout professionnel de la RSE et du développement durable. Il offre une perspective unique et pratique sur la manière dont les institutions culturelles peuvent devenir des leaders en matière de durabilité, tout en fournissant des insights précieux pour les professionnels cherchant à appliquer ces principes dans leurs propres contextes.

 

MUSEE ET DEVELOPPEMENT DURABLE? Editions de la Documentation Française - 2011

RECONSIDERER LA RICHESSE

Aujourd'hui, c'est un retour en arrière que nous vous proposons avec ce livre paru en 2004, et pourtant plus que jamais d'actualité !

Dans un monde où la quête de la richesse matérielle domine souvent nos vies, Patrick Viveret nous invite à une réflexion profonde et nécessaire sur la véritable essence de la richesse. Il nous propose une remise en question radicale des indicateurs traditionnels de succès et de prospérité, nous incitant à explorer des dimensions plus humaines et plus durables de ce que signifie vraiment "être riche".

Une remise en question des valeurs établies

Patrick Viveret, philosophe et essayiste reconnu, nous guide à travers une analyse critique des systèmes économiques et sociaux qui régissent nos sociétés. Il met en lumière les limites du PIB (Produit Intérieur Brut) comme mesure unique de la richesse, soulignant comment cet indicateur ignore des aspects essentiels de notre bien-être, tels que la qualité de nos relations, notre santé mentale, et notre épanouissement personnel.

La richesse au-delà du matériel

L'un des aspects les plus captivants du livre est son exploration des différentes formes de richesse qui ne se mesurent pas en termes monétaires. Viveret nous parle de la richesse relationnelle, spirituelle, et écologique, nous rappelant que notre véritable prospérité réside dans notre capacité à cultiver des liens significatifs, à trouver un sens à notre existence, et à vivre en harmonie avec notre environnement.

Un appel à l'action

Reconsidérer la richesse n'est pas simplement un essai théorique ; c'est un appel à l'action. Viveret nous encourage à repenser nos modes de vie, nos priorités, et nos systèmes de valeurs. Il propose des pistes concrètes pour intégrer ces nouvelles dimensions de la richesse dans nos vies quotidiennes et dans les politiques publiques, afin de construire une société plus équilibrée et plus juste.

Pourquoi lire ce livre ?

Ce livre est une lecture essentielle pour quiconque se sent étouffé par les impératifs de la société de consommation et cherche des alternatives plus authentiques et plus épanouissantes. Patrick Viveret offre une perspective rafraîchissante et optimiste, nous montrant que la richesse véritable est à notre portée, si seulement nous osons la redéfinir.

En conclusion, Reconsidérer la richesse est bien plus qu'un simple essai économique ; c'est une invitation à une transformation personnelle et collective. Un livre qui ne manquera pas de vous inspirer et de vous faire voir le monde sous un jour nouveau.

 

Reconsidérer la Richesse, Patrick VIVERET, Editions de l'AUBE - 2004

 

 

DEVELOPPER SON ESPRIT CRITIQUE

Une fois n'est pas coutume, ce n'est pas un essai mais une série de conférences filmées que nous vous proposons de découvrir.

"Développer son esprit critique" est une série de 3 conférences filmées, données par Gérald Bronner, professeur de sociologie à Sorbonne Université. Ses travaux de recherche portent principalement sur les croyances collectives et les représentations sociales. Il a publié de nombreux ouvrages sur ces questions : Apocalypse cognitive ; Les Origines…. Ses travaux ont été couronnés par onze prix dont le prix des Lumières, le prix Aujourd’hui ou encore le prestigieux EUROPEAN AMALFI PRIZE For Sociology and Social Science. Il est traduit dans de nombreux pays.

Facile à suivre et pourtant exigeant sur le contenu, il est admirable en animateur de conférence sur un sujet qu'il maîtrise sur le bout des doigts !

Car à l’ère des infox et des « vérités alternatives » qui menacent ce qu’il y a de plus précieux dans les sociétés humaines : la possibilité du débat constructif, ce sujet est de première importance. L’une des solutions possibles les mieux identifiées par la science contemporaine à cette situation préoccupante est que chaque citoyen puisse affiner son jugement face à ce déferlement d’informations : développer son esprit critique. C’est ce que propose ce séminaire gratuit et ouvert à toutes et tous en Sorbonne, grâce au soutien de la Fondation Descartes.

On y apprend beaucoup de choses, notamment sur nos propres biais et nos propres croyances. On rit, on réfléchit, bref c'est un moment de délectation pour l'esprit !

 

Vidéo 1 : https://www.youtube.com/watch?v=kjy0MHg-ZjU

Vidéo 2 : https://www.youtube.com/watch?v=8mtp3zNYM0w&t=2539s

vidéo 3 : https://www.youtube.com/watch?v=Nrs5FCTQRhQ

 

Ma grand-mère était un homme

Aujourd'hui, on a décidé de vous parler d'un roman qui nous a beaucoup touché parce qu'il résonne fortement avec nombre de problématiques très actuelles : la place de la femme, la force d'assumer ses convictions et de se battre pour elles même quand tout semble perdu, l'exemplarité et le passage de valeurs entre générations.

Ma Grand Mère était un Homme raconte l'histoire vraie de Kaltouma, née dans les années 30 dans un village sous domination française. Son destin bascule avec son mariage et surtout, le désir de son mari de prendre une seconde épouse après son retour de la guerre en 1945 qui le changera à jamais. Le rôle et les impacts du colonisateur sur le quotidien mais aussi sur le réveil identitaire des tachdiens sous-tend toute la trame narrative du roman et nous éclaire de façon très vivante et concrète sur des événements politiques et sociaux pas si lointains.

En 1946, Kaltouma quitte son foyer. Elle s'enfuit - chose inimaginable à l'époque !- et se voit forcée d'abandonner son fils derrière elle. Il passera sa jeunesse à lui écrire des lettres jamais envoyées. Ils se retrouveront bien plus tard, quand lui-même sera père et c'est d'ailleurs le petit-fils (qui n'est autre que l'auteur Mahamat-Saleh Haroun) qui narre toute cette histoire, plein d'admiration pour sa grand-mère.

Remonter le fil de ce destin de femme, c'est vivre avec elle un véritable roman d’aventures sur une terre de soleil et de sang. 

MA GRAND MERE ETAIT UN HOMME, de Mahamat-Saleh Haroun, aux éditions STOCK, 2024

LES SACRIFIES DE L' I.A.

Accessible uniquement sur la plateforme france.tv, le documentaire Les Sacrifiés de l'I.A. est à voir absolument pour arrêter de fermer les yeux sur les 150 à 300 millions de personnes (le chiffre est difficile à établir avec précision mais il est énorme) qui travaillent dans des conditions financières et morales terribles pour les géants de cette industrie.

Il a fallu réaliser un gros travail d'enquête et rassurer ces travailleurs.euses qui témoignent (certains à visage découvert, d'autres cachés) face à la peur des représailles de leurs employeurs qui les obligent à signer des accords de confidentialité ubuesques et les menacent, eux et leur famille.

Ils racontent l'enfer des journées passées à regarder des contenus, violents, pornographiques, impliquant des viols et des maltraitances sur enfants, des barbaries et des sévices que nul ne peut imaginer... tout ça pour "entrainner" les I.A. et leur permettre de reconnaitre et d'évacuer ce type de contenus. Après des mois de ce traitement, beaucoup sombrent dans la dépression, présentent des troubles psychosomatiques, deviennent agoraphobes, etc. sans oser en parler autour d'eux à cause de la confidentialité imposée mais aussi par honte et désespoir. 

Recrutées principalement dans les pays du Sud mais aussi parmi les détenues des prisons de Finlande par exemple, elles touchent entre 20 centimes et 4 euros /jour. Elles trouvent ces missions directement via des plateformes sur Internet ou via des sous-traitants installés dans les grandes capitales africaines aux bidonvilles remplis de personnes prêtes à tout pour gagner les quelques euros nécessaires pour survivre. 

Face à ces destins brisés et cette hécatombe sociale, la responsabilité des multinationales de la tech est sans appel... mais la nôtre n'est jamais bien loin.

 

Les Sacrifiés de l'I.A., documentaire disponible sur france.tv jusqu'au 17 juin 2025.